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Parents à perpétuité de Sophie et Dominique Moulinas

Ce n’est pas un roman, et c’est effrayant…

Matthieu, 16 ans, viole une première fois, sauvagement, une jeune fille lumineuse de vie.

Insaisissable, il récidive en tuant abominablement.

Deux voix s’élèvent, envers et contre tous, celles de parents obsédés par la vérité de leur fils.

Ils veulent comprendre. Renier leur enfant est au-dessus de leurs forces.

Leur camp est choisi, malgré eux : celui d’un assassin vivant.

 

Je ferme ce livre après une lecture ininterrompue, en apnée.

Des larmes envahissent mon visage, les mots ne me viennent pas…

Que dire de l’indéfendable ?

Naît en moi un sentiment d’indécence. Une phrase ne passe pas :

« … Alors peut-être pourrions-nous essayer de passer à autre chose. »

Quand on perd un enfant, on ne passe jamais vraiment à autre chose.

Leur enfant à eux est enfermé certes, et heureusement, mais il est vivant.

L’écriture de votre livre

L’ÉCRITURE DE VOTRE LIVRE PAR UN ÉCRIVAIN PUBLIC AGRÉÉ PAR L’AEPF

Couverture-Jean7

Écrire Ensemble vous propose votre biographie rédigée et autoéditée :

Prix de l’entretien : 150 € (30 € l’heure travaillée)

Ce prix comprend :

  • 1 heure d’entretien
  • la retranscription de l’enregistrement
  • la rédaction : 4 heures de réécriture pour environ 25 pages (format 12×18)
  • les corrections

Le nombre d’entretiens dépend de l’importance de votre récit.

Modalités :

  • L’écriture s’accomplit à partir d’entretiens enregistrés à domicile ou à mon bureau.
  • Chaque entretien de 1 heure  permet d’écrire environ 25 pages format 12×18.
  • Le règlement s’effectue par chèque ou espèces en deux échéances.
  • La fréquence des rencontres se décide d’un commun accord.
  • Le devis préalablement daté et signé avec la mention « Bon pour accord » par l’auteur est susceptible d’être modifié  selon la charge de travail. Les prix de la séance d’entretien et de la page d’autoédition sont définitifs, mais le nombre d’entretiens et de pages peut varier. 

L’autoédition du livre, réalisée par l’écrivain public, est proposée à l’auteur.

Prix de la mise en page en autoédition : 3 € la page de livre (format 12×18)

Ce prix comprend :

  • La mise en page du récit.
  • La structure du livre en titre, dédicace, chapitres, table des matières et insertion de photos.
  • L’envoi par mail des fichiers du livre et la validation par l’auteur.
  • La validation et la commande des livres sur le site Internet d’autoédition.

Prix de la page de couverture et de la quatrième de couverture : 50€

L’achat des livres est à la charge de l’auteur.

Exemples de prix (frais de déplacements non compris) :

  • L’écriture d’un récit de 125 pages (format 12×18) avec 5 entretiens (750€) et l’autoédition (375€ + 50€) = 1 175€
  • L’écriture d’un récit de 175 pages (format 12×18) avec 7 entretiens (1050€) et l’autoédition (525€ + 50€) = 1625€
  • L’écriture d’un récit de 250 pages (format 12×18) avec 10 entretiens (1 500€) et l’autoédition (750€ + 50€) = 2 300€

Today we live d’Emmanuelle Pirotte

« Renée est devant Mathias. Elle s’arrête et se penche pour cueillir une fleur. Mathias est ramené brutalement en arrière, en cette matinée de décembre, dans le silence ouaté par le froid, où résonne par moments une détonation, le croassement d’une corneille. Il tient René en joue. Elle lui tourne le dos. Et voilà qu’elle se retourne et le regarde. Mathias se fige, incapable de tirer. Son corps est paralysé, mais, à l’intérieur, il vacille, et glisse, pris par une sensation de chute vertigineuse accompagnée d’un brusque haut-le-cœur, comme quand on rêve qu’on tombe et qu’on s’éveille juste avant de s’écraser. Quand il revient à elle, l’enfant le regarde toujours, de ses yeux noirs et brillants comme des laques, ardents et graves. Il peut presque éprouver physiquement le rythme du sang pompé par le cœur de la gamine, déferlant dans ses veines, ses muscles, irriguant ses lèvres rouges, d’où s’échappe son haleine, aussitôt matérialisée par l’air glacé. Quelque chose d’ineffable émane d’elle, une extraordinaire et impérieuse présence. Elle est la vie, et elle le regarde comme si elle le reconnaissait, comme si elle l’attendait. Ce n’est pas lui qui a choisi de ne pas l’abattre. C’est elle qui l’a choisi. »

Ce premier roman est un coup gagnant. Bouleversante, écœurante, haletante, déconcertante, cette histoire singulière ne cède aucune place à l’indifférence. Elle nous immerge dans l’opération Griffon, contre-offensive allemande dans les Ardennes belges en 1944. Son objectif est de capturer intact les ponts sur la Meuse pour le passage des troupes germaniques. Sous l’autorité d’Otto Skorzeny, des soldats allemands se déguisent en américains et utilisent des véhicules pris à l’ennemi. Ces infiltrés parlent couramment l’anglais. Ils apprennent des injures américaines et la manière d’ouvrir un paquet de cigarettes ou d’offrir du feu. Mathias est un de ceux-là. Il agit tel un automate, jusqu’au jour où il croise le regard d’une petite fille juive. Pas n’importe quel regard…

Les lunes de Mir Ali de Fatima Bhutto

Ce livre est tombé entre mes mains après une diète de lecture. Il me plongea dans un pays, le Pakistan, où se mêlent tendresse et violence, incompréhension et désir d’évasion. Un pays en recherche de son âme profonde où la trahison envenime l’avenir de son peuple. Trois frères empruntent des voies, chacune marquée par leur enfance et leur attachement au passé ou au lendemain. Ils sont confrontés à des choix d’une vie à vivre, comme tout un chacun, dans un pays qui ne connaît plus la solidarité. Seules la dénonciation et la révolte grondent. Samarra ne veut pas suivre à l’étranger son amoureux Aman Erum, le frère aîné :

— Je ne veux pas quitter Mir Ali. Je ne veux pas marcher dans des rues qui n’ont aucune mémoire de ce que j’y ai vécu. Je veux que toi et moi accompagnions nos enfants à l’école dans des rues que nous connaissons par cœur, des rues qui nous connaissent depuis notre enfance.

Les livres ont ce pouvoir magnétique de nous transporter, un instant, dans un univers choisi par l’auteur. C’est libre de toute contrainte que nous pouvons soit le suivre corps et âme, soit le désavouer en laissant la poussière dévorer les pages délaissées. Faites votre choix…

 

Le dernier roman d’Amélie Nothomb.

Amélie Nothomb, telle une prophétesse en son genre romanesque et abracadabrantesque, nous livre sur un plateau de champagne la clé de son dernier imbroglio, Le crime du comte Neville. Le pire est évité, et le meilleur est à venir… On se croirait presque dans un conte de fées s’il n’y avait pas ce cadavre sur-le-champ.

On a beau dire, il y a du génie dans l’intrigue. La diablesse d’Amélie nous métamorphose en danseurs ne sachant plus sur quelle pointe danser. Des chapitres sans titre ni numéro aux pirouettes incessantes, le lecteur se perd dans un labyrinthe de « ressentis » ignorés : Aucassin – encore un nom à dormir debout – ferme les yeux sur la misère assassine qu’il impose à sa fille. Henri – nous voici revenus au classicisme – terrorisé par la malédiction de sa propre fille,  prénommée Sérieuse – pourquoi pas Bêtise au fait chère Amélie? – se noie dans son aveuglante colère. Vous me suivez ? 

À moins de lire ce roman farfelu autant que rocambolesque – Rocambole, voici un autre héros marginal – je doute de vos dons de voyance pour me comprendre. Alors, plongez dans le monde d’Oreste, d’Électre et de Sérieuse – trouvez l’intrus – et noyez-vous-y !

Extrait choisi : « …oui, la dernière fête qu’il donnerait au Pluvier serait magnifique. Elle aurait la déchirante splendeur d’un chant du cygne. Il ferait beau, comme toujours le premier dimanche d’octobre dans cette région. Les hêtres auréolant les murs du château arboreraient ce commencement de rousseur qui toucherait davantage qu’une jeunesse absolue. La lumière automnale sublimerait l’ineffable couleur coq-de-roche de la façade, celle que les acheteurs potentiels assassinaient toujours d’un expéditif « Faudra repeindre ! » qui inspirait à Neville un désir de meurtre… »