L’horizon à l’envers de Marc Levy

Les Français auraient un goût éclectique en matière de lecture entre auteurs littéraires et populaires.

Et pour ces derniers, la critique éditoriale est parfois venimeuse.

Le plaisir de lire demeure pour moi le meilleur juge-arbitre. Ouvrir une page, puis une autre, sans pouvoir en décrocher son regard. Se projeter dans un univers qui nous échappe dans sa rationalité. Ne plus être joignable. En oublier de se nourrir ou même de dormir pour se consacrer corps et âme à notre bouquin dévastateur. En oublier un peu les jolies phrases et la poésie. Se laisser dévorer par des mots alignés les uns aux autres, créant ainsi une alchimie envoûtante. Abandonner ses enfants à leur oisiveté. Lire, c’est suspendre son précieux temps. C’est aussi prendre le temps, c’est vivre enfin au présent dans un passé ou un futur façonné par son auteur.

L’horizon à l’envers, c’est un peu cela lire. Et Marc Levy nous y emmène.

Flirtant avec les avancées neuroscientifiques, trois étudiants se consacrent à la modélisation informatique du cerveau et de sa conscience. Atteinte d’une tumeur au cerveau, Hope fait perdre à ses deux compères les limites déontologiques liées à la recherche. Les émotions et les souvenirs numérisés d’un être humain peuvent alors réapparaître dans un corps en sommeil. L’horizon défie ainsi son infini laissant le champ libre à cet adage : « Rien n’est plus imminent que l’impossible. » Surgit alors de nulle part Melly, une pianiste virtuose. Et le livre recommence…

Non, pas trop de poésie à l’horizon. Oui, une histoire bleuette. Peu importe… Je suis saisie dès la première ligne, je me prends à rêver de cette magie de la science. Me voilà embarquée sans trop comprendre le lien entre ces deux histoires. Quand enfin, tout s’éclaire, l’émotion est palpable. La vérité fait mal et laisse à l’impossible son temps du bonheur. N’attendez plus, lisez.