À 12 jours des élections américaines, quel est le bilan d’Obama?

 

Dressons un bilan objectif de Barack Obama, actuel président démocrate américain:

D’un point de vue économique, le chômage stagne à 7,8% mais a connu des pics à 10% fin 2009. La réduction des impôts a été effective pour les faibles revenus comme pour les plus hauts selon le souhait des républicains. La classe moyenne est fortement touchée par le chômage et la crise du logement, malgré un fonds de relance pour favoriser les futurs propriétaires. Le plan de relance budgétaire s’est élevé à 787 milliards de $. Le déficit, lui, n’a pas été réduit et se situe à 1 300 milliards. Quant à la dette, elle a explosé : de 10 600 milliards en 2009, elle atteint 16 000 milliards de $ en 2012. L’industrie automobile a pu être sauvée, Generals motors et Chrysler en tête. Enfin, la règle Volcker visant à limiter les investissements spéculatifs des banques n’est pas appliquée, et ce, malgré la loi de réglementation financière Dodd-Franck signée en juillet 2010 suite à la crise des subprimes.

Sur le plan international, la politique antiterroriste a abouti entre autres à la mort d’Oussama Ben Laden, chef d’Al-Qaïda en mai 2011. Le processus de paix israélo-palestinien est au point mort et l’aide financière à Israël est maintenue. Le retrait de l’armée américaine d’Irak s’est achevé en décembre 2011. Les troupes américaines se retirent progressivement d’Afghanistan; parallèlement, une politique d’aide non militaire est amorcée. Les USA participent à la dénucléarisation de la Russie, mais n’interviennent pas face à l’Iran. En mars 2010, Barack Obama ne suit pas sa commission des Affaires étrangères de la chambre des représentants qui reconnaît la réalité du génocide arménien à 23 voix contre 22; en qualifiant cette réalité « d’une  des pires atrocités du XXe siècle », il ne légifère pas dans le but de ne pas compromettre les relations entre la Turquie et l’Arménie. Enfin, les aides à l’étranger ont été revues à la baisse.

Sur les questions de santé, la Cour suprême américaine valide la réforme de la santé d’Obama le 28 juin 2012. Le « mandat unique » voit le jour et oblige tout Américain à souscrire une assurance maladie sous peine d’amende. Le gouvernement oriente en priorité ses recherches médicales sur les cellules souches embryonnaires pour guérir des maladies telles que Parkinson, Alzheimer, le diabète… Il augmente également le budget dédié à la lutte contre le cancer.

Du point de vue des libertés, le président Obama n’a pas fermé la prison de Guantánamo comme il l’avait promis, mais renonce aux tortures et aux prisons secrètes. Il lève le tabou homosexuel dans l’armée américaine et nomme un conseiller spécial pour les violences faites aux femmes. Il ne vote pas de lois pour restreindre l’accès aux armes, ni pour faciliter le droit de se syndiquer.

Autour de l’environnement, le pays réduit de 10% ses importations de pétrole. Il favorise la production d’énergies renouvelables, notamment l’hydroélectrique. La loi portant sur un plafond des émissions de CO2 est rejetée par le sénat.

Concernant l’éducation, la politique d’Obama est axée sur l’école maternelle et les nouvelles méthodes d’examen. La mise en place promise d’une « armée de professeurs » s’est transformée en une lutte contre les licenciements.

Pour clore ce bilan au chapitre de l’immigration, les USA ont vu le nombre d’expulsions atteindre un record en 2011 avec 400 000 personnes reconduites aux frontières. En outre, le projet de loi du « DREAM Act » a été refusé en 2010; il prévoyait d’accorder une carte de résident permanent à certaines personnes entrées illégalement en tant que mineurs aux États-Unis. Toutefois, le président Obama a réussi à faire entrer en vigueur en août 2012 un décret baptisé « Deferred Action for Childhood Arrivals Act » réservé aux immigrés de 15 à 30 ans arrivés sur le territoire américain avant leurs 16 ans, scolarisés ou diplômés et n’ayant pas d’antécédents judiciaires; leur expulsion sera suspendue en échange d’un permis de travail de deux ans. Cette loi concerne 1,7 million d’individus dont une majorité dans la communauté latino, originaire du Mexique ou d’un autre pays d’Amérique Centrale. Le nombre de clandestins vivant actuellement sur le territoire américain est évalué à 12 millions de personnes.

Mitt Romney, le candidat républicain et le président démocrate sortant Barack Obama se donnent rendez-vous face à leur destin le mardi 6 novembre 2012 prochain.