L’œil du fan Reims-Ajaccio

 Samedi 7 novembre 2015, 13e journée de Ligue 1.

Stade de Reims (13e à 15 points) – Gazélec FC Ajaccio (18e à 9 points)

  

GFC ajacciostade de reims (1)

 Avant-match : 19h30

Ce soir, Reims-Ajaccio est un match capital à mon sens pour repartir du bon pied. Et de bons coups de pied, les Stadistes en auront besoin. Olivier Guégan attend de ses protégés qu’ils prennent le match en main, moi aussi. Réagissez ! Allez de l’avant, combinez, anticipez, accélérez, ainsi vous ferez la différence. Heureuse du retour de Mandi et Kankava, moteurs costauds pour l’équipe, je compte sur eux pour insuffler la confiance envolée. À l’image de tous les « vrais » supporters, ceux qui ne sifflent pas, ceux qui y croient jusqu’au bout comme l’an passé, je serai derrière eux à les encourager de mes cris favoris, « Allez les Rouges ». Fidèle à la tribune Jonquet supérieur, et dans une étonnante douceur champenoise, j’attends une belle rébellion des joueurs.

« Qui ne saute pas n’est pas rémois, ohé ! »

L’échauffement est en cours. De puissants tirs de Bulot, Charbonnier, Kankava, de Préville, finissent dans les filets prêts à trembler. Devaux dévisse. Les trois arbitres, de noir vêtus, chevauchent la pelouse à l’unisson. Le groupe d’Ajaccio semble bien concentré, malgré sa tribune supportrice encore vide. À 15 minutes du coup d’envoi, Delaune est peu garni. La Marseillaise retentit, et cela reste toujours pour moi une grande émotion, indicible. Une centaine d’enfants choristes habillés aux couleurs du drapeau français rendent hommage aux anciens combattants et blessés de guerre, représentés par l’œuvre du Bleuet de France.bleuet de france

 Match : 20h, c’est parti !

De Préville engage avec Charbonnier. Le premier corner ne tarde pas à venir dès la deuxième minute avec une « têête » de Mandi…à côté. Ça joue vite, de bonnes intentions, mais cela reste stérile. Le spectacle est au beau jonglage certes, mais balle et peine perdues. Lancé par Devaux, de Préville marque…ouiii…mais il est hors-jeu. Le gardien ajaccien m’impressionne en dégageant très loin le ballon, chapeau haut. L’équipe corse combine bien et se veut agressive sur le porteur du ballon. Surgit un belle transversale de Weber à Traoré qui centre pour la tête de Diego, poteau ! Joli ballon du ventre de l’arbitre démasqué, personne ne siffle et pour cause…Reims reçoit un coup de massue à la 34e avec un but du Gazélec contre le cours du jeu sur une louche de la ligne médiane sur Boutaïb, dégagé de tout défenseur. Le hors-jeu semble la seule explication possible, mais le « couvreur » n’est autre que Signorino excentré sur la doite. Silence brutal à Delaune.  Un ange, loin d’être gardien, passe… La crise d’apoplexie n’est pas loin suite à une magnifique reprise de volée du corse Zoua, mais un arrêt réflexe du portier rémois Agassa nous redonne de l’oxygène. De l’air ! L’égalisation ne peut nous échapper, le collectif répond présent. De Préville, toujours lui, dégaine une frappe cadrée imparable, et ce gardien qui dégage haut et loin repousse d’une parade inhumaine. Qui est ce « mec » ? Ce soir, je parle de la découverte d’un nouveau gardien surprenant. J’apprendrai par la suite qu’il se nomme Clément Maury et qu’il est à l’occasion ingénieur en informatique muni d’un bac+5. Je comprends mieux ses longues trajectoires dégagées au pied qu’il a dû soumettre à des études aérodynamiques très poussées. En attendant, le stade clame son mécontentement. Les occasions ne manquent pas, l’engagement physique aussi, mais non, le compteur rémois reste en panne.compteur-de-vitesse-stack-0-260km-h-blanc

La mi-temps redonne à nos esprits du divertissement et une bouffée d’espoir. Restent 45 minutes pour égaliser, puis gagner, c’est inévitable au vu de la domination rémoise. C’est écrit, je me le répète pour mieux m’en persuader.

Les Rouges sont les premiers sur le terrain avec l’envie d’en découdre. J’assiste à une grande discussion entre Weber, Agassa et Mandi. Que se sont-ils dit ? Espérons que cela portera ses fruits. Corner d’entrée de jeu pour Reims qui installe ouvertement la pression sur le but de Maury. Mais le jeu est laborieux, des tensions sous-jacentes, et une sale ambiance s’empare de l’enceinte sportive. Guégan intervient alors, judicieusement, en faisant rentrer son duo gagnant Siebatcheu-Kyei. Je ne cautionnerai jamais les sifflements de sortie d’un joueur, en l’occurrence Charbonnier, fort agacé, auteur de belles passes et d’un bon engagement selon moi. À quand un arbitre des tribunes pour y remettre un esprit sain empreint de sportivité et où les « enculés » seraient proscrits ? Je fais un rêve, mais tout part des rêves…

L’électricité atmosphérique ne s’éteint pas dans le ciel champenois. Je tremble…et la barre de Maury, béni des dieux, repousse toujours et encore la tête de Diego. Le malicieux gardien amorce une contre-attaque éclair. Agassa se fait surprendre d’un puissant tir tendu dans sa lucarne gauche. Le score, injuste mais réel, s’alourdit, 2-0. C’est alors que l’on nous annonce le verdict des 11 393 spectateurs, comme pour doubler la punition. Coup du sort assorti de malchance d’un côté, opportunisme et réalisme de l’autre, je vous présente ma passion, le football ! L’alchimie des buteurs tarde à se manifester… Et lorsque Kyei ajuste un beau tir croisé, il marque ce but tant attendu et redonne des couleurs et de la voix au public. Allez, on y croit, moi la première. Ils le méritent, ça va le faire. Il faut emballer le match. Oui mais voilà, Thierry Laurey, le coach ajaccien, né à Troyes curieusement, l’a bien senti, et choisit ce moment stratégique pour effectuer un premier changement, et ainsi casser le rythme du jeu. La tension est palpable. Les cartons jaunes pleuvent. Agassa nous sauve de l’avanie sur sa ligne dans les arrêts de jeu. Les sifflets sévissent, et la rage se lit sur les visages. Je suis déçue pour nos joueurs. Ce n’est pas mérité, telle est ma vérité.

Que dire ? Nous perdons 2-1 en jouant plutôt bien. Les poteaux ont décidé de se liguer contre nous. Un but gag et des contre-attaques magistralement menées nous plombent le moral. Je n’ai pas les mots, plus les mots… Le foot, c’est compliqué comme la vie ! J’y crois toujours. Je m’adresse à vous, nos joueurs du Stade : « Ne lâchez rien, surtout pas, persévérez. En vous relevant, vous serez plus fort que ceux qui ne tombent jamais. »

Stade de reims

Les joueurs du Stade de Reims