Des mercis qui coulent à flots pour le Stade de Reims

Vendredi 11 mai 2018, 38e journée de la Domino’s Ligue 2 de 2017-2018.

Stade de Reims (1er à 87 points) – Nîmes Olympique (2e à 72 points)

Pour la dernière de la saison, les Rémois ont concédé le nul face à Nîmes (2-2), leur dauphin au classement. Et, comme à l’accoutumée, notre fidèle supportrice et écrivain Marie-Agnès était présente et vous fait le récit de la dernière rencontre des Rouge et Blanc…

L’enjeu du match de ce soir opposant les deux futurs clubs de Ligue 1 est double. C’est le sprint à la meilleure attaque du championnat et au record de points historique. Tous les supporters rémois ont enfilé leurs ponchos rouges. L’heure n’est plus aux palabres, place au jeu et que le meilleur gagne ! Chavalerin, notre milieu offensif, tente sa chance mais dévisse son tir. Les Crocodiles affamés campent chez les Rémois. À la suite d’un corner, l’attaquant Renaud Ripart, en renard des surfaces, glisse le ballon au fond des filets. Ouverture du score pour les Gardois, 0-1. Douche froide à Delaune. Le pressing nîmois est justement récompensé. Les Stadistes n’y sont pas ! Face aux 17 745 supporters, la pression se fait sentir. Les transversales et les combinaisons sont imprécises. Rachid Alioui, second buteur du championnat avec ses 17 réalisations, bénéficie d’un coup franc. Il envoie un missile repoussé du pied, in extremis, par Mendy. Par malchance, il se blesse et quitte prématurément la pelouse. Coup dur pour le dauphin de Reims. Les hors-jeux champenois se multiplient tant le rideau défensif nîmois est bien fixé. Le cuir nous échappe. Nos fautes s’accumulent autant que la frustration. L’arbitre a, toutefois, le sifflet facile en faveur de Nîmes. Delaune réagit sans ménagement. Oudin est à l’affût sur un ballon repoussé par Valette, mais ne cadre pas, hélas. Mendy est encore à la parade sur un tir lointain surpuissant. Lucas, mon supporter voisin très connaisseur, porte un regard lucide sur ce premier round : « Les latéraux nîmois apportent inlassablement le danger et les duels du milieu de terrain sont gagnés par les Crocos. Ça joue bien. »

Les Rouge et Blanc reviennent plus conquérants sur le terrain. Diego nous régale d’une jolie roulette, remarquée par tout Delaune. La nostalgie m’envahit en pensant qu’il ne sera plus des nôtres l’an prochain. Chapeau l’artiste ! Métanire et Chavarria adressent de jolis tirs cadrés, trop facilement captés par le portier nîmois. Surgi de nulle part, Oudin envoie un missile dans les filets. Buut ! C’est l’égalisation rémoise ! Delaune explose. Le vent de la révolte a soufflé. Sur une passe de Chavarria, Siebatcheu, dos au but, contrôle, se retourne et mitraille Valette. Buuuut ! 2-1. La danse de la victoire ravit les Ultrems. Delaune exulte ! « On est champion, on est champion, on est, on est, on est champion ! » Bernard Blanquart subit une seconde blessure, cette fois d’un défenseur ; son remplaçant, Cadamuro ne tient que six minutes, à son tour blessé. La poisse ! Les Stadistes sont à l’offensive, mais ne trouvent pas la faille pour le break ! Delaune réserve une ovation en guise d’au revoir pour la sortie de Diego. L’émotion est palpable. Le jeu baisse d’intensité. La victoire nous tend les bras. Sur une mauvaise relance rémoise, Bozok sert idéalement Depres qui ne tremble pas pour revenir à hauteur du champion. But et 2-2. Une pointe d’amertume traverse le Stade. Les Rouge et Blanc tirent leur révérence en concédant un bon match nul. Un regard sur les autres pelouses nous fait miroiter un beau suspens des play-offs entre Ajaccio, Le Havre et Brest. Par une nuit étoilée, Delaune célèbre le trophée de la Domino’s Ligue 2 pour leurs joueurs émérites. Des supporters ayant vibré toute une saison, des supporters unis à leur équipe, des supporters émus aux larmes, Delaune peut être fier de l’épopée du Stade de Reims, le millésime 2017-2018. Du champagne, oui, mais des mercis qui coulent à flots, c’est encore mieux !

Marie-Agnès Girault-de Francqueville