Je referme, à l’instant, le récit de Clément Rossi au titre, et mystérieux, et musico-poétique, LA DISSONANTE.
De la maestria pour ce premier roman mené à la baguette.
Mes mots se perdent, s’oublient, devant une telle minutie, chirurgie devrais-je dire, d’images littéraires et philosophiques trahissant, sans détours, les états d’âme des personnages.
« Sans avoir appris, je savais lire. Durant cet examen, une voix étrangère avait parlé à travers ma bouche. Une conscience supérieure avait fait de moi son véhicule, et avait désintégré par son intervention le mur contre lequel j’allais me fracasser. On m’était venu en aide. On m’avait élu. C’était la preuve que j’avais un don. »
Une écriture belle, lente, distinguée, humaniste.
Un art d’écrire transperçant, aiguisé et pénétrant.
Les pages s’enfilent telle une partition énigmatique aux accords, tout sauf parfaits, parfois empreints de folie sauvage.
LA DISSONNANTE sonne juste.
Mots choisis, sentiments mêlés.
Une fin nébuleuse obscurcit, très légèrement, ce premier jet inspiré.
Pour quand le second roman ?
Marie-Agnès Girault – de Francqueville