Soyons lestes, lâchons du lest !

La main leste

 

Lest et leste sont des homonymes présentant la même forme phonique mais de sens différent. On parle d’homophones au contraire d’homographes qui ont la même forme graphique :
fils (fille) et fils (de couture) de prononciation différente ou mousse (marin) et mousse (matière) de même prononciation.
 
Lest est un nom masculin désignant en marine une matière lourde au fond d’un navire pour assurer une stabilité ou bien une charge emportée par un aéronaute et lâchée pour prendre de l’altitude. « Lâcher du lest » signifie faire des concessions pour sauver une situation compromise. De ce nom dérive le verbe lester, charger de lest ou alourdir : « son gâteau nous a lesté l’estomac ».
 
Leste est un adjectif qui signifie soit agile, alerte ou qui bouge avec aisance, soit indécent, grivois ou qui est trop libre. Exemples : Il est encore leste pour son âge, marcher d’un pas leste, une histoire ou une plaisanterie très leste. « Avoir la main leste » indique le fait de donner facilement des gifles ou des coups en guise de réprimande. De cet adjectif vient l’adverbe lestement, d’une manière leste, agile.
 
La main leste est une comédie-vaudeville en un acte d’Eugène Labiche, dramaturge français (1815-1888). Elle fut représentée pour la première fois à Paris au théâtre des Bouffes-Parisiens le 6 septembre 1867. Le titre s’inspire du soufflet (ou gifle) que Madame Legrainard donne en réponse à une caresse aux pieds d’un étranger qui lui a volé son sac dans l’omnibus…
 
 

Tournée 2014 de Wax Tailor et The Phonovisions Symphonic Orchestra

Le roi du hip-hop orchestral, Jean-Christophe Le Saoût, alias Wax Tailor, monte sur scène avec 40 jeunes musiciens de Lille et 17 choristes.
Il se lance dans un projet inédit, inscrit dans le programme « Ville d’Arts du Futur » dédié au mélange des arts et technologies.
À la croisée de sa musique cinématique (étude des mouvements) et d’une scénographie interactive, Wax en poste à ses platines est entouré de son groupe habituel, de rappeurs américains débordant d’énergie et d’un talentueux orchestre symphonique.

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Une momie sans cœur !

ANUBIS ET LA MOMIE

Jeudi 24 avril 2014

Découvrir une momie égyptienne près de Louksor n’a rien d’étonnant pour des archéologues. Mais là où leur propre cœur s’est emballé, c’est en examinant le corps de cette femme dont l’âge a été estimé environ à 1700 ans grâce aux techniques de datation au radiocarbone. Le cerveau, d’habitude retiré dans les momies, était intact. Mais son cœur avait disparu ! C’est très rare.

Dans les croyances traditionnelles égyptiennes, le cœur représentant l’intelligence et la conscience demeurait dans le corps pour assurer au défunt une vie après la mort. Retiré avec les intestins, l’estomac et le foie, il aurait peut-être été placé dans les vases canopes destinés à recueillir les viscères embaumés.

Pour comprendre ces pratiques funéraires, il faut remonter à Osiris, époux d’Isis. Dieu funéraire, juge des âmes et roi mythique de l’Égypte antique, il fut l’inspirateur entre autres de la religion et de l’agriculture. Il est assassiné, puis démembré par Seth, dieu belliqueux de la violence et du mal. Anubis, son fils adultérin avec Nephtys, participe à la reconstitution du corps d’Osiris, inaugurant ainsi la pratique de la momification. Ci-contre, la photo représente Anubis penché sur une momie. Le patron des embaumeurs est représenté avec une tête de chacal. En accueillant les défunts, il les rendait imputrescibles et éternels. Il purifiait leur cœur et leurs entrailles souillés par l’ignominie terrestre. Anubis évaluait les âmes par la pesée du cœur (psychostasie) dans l’au-delà devant le tribunal divin présidé par Osiris. C’est pour cela que l’organe vital devait rester intact. Le cœur du défunt, siège de sa conscience et de ses pensées, est déposé sur le plateau d’une balance, tandis que se trouve sur l’autre une plume d’autruche symbolisant Maât, déesse de la vérité et de la justice. Si le cœur pèse autant que la plume, le mort qui a vécu selon les règles de la morale peut accéder à la vie éternelle. Mais, si le cœur pèse plus lourd, il aura vécu dans le mal et sera avalé par le monstre à tête de crocodile, Ammit, la dévoreuse des âmes impures.

Pesée du coeur

Alors pourquoi cette femme n’avait-elle plus son cœur ?  Aurait-elle été si mauvaise  pour que son cœur soit immédiatement dévoré par Ammit ? Les scientifiques canadiens, auteurs de cette étrange découverte, vont analyser les tissus retrouvés dans ces vases funéraires pour confirmer cette éventuelle hypothèse de conservation.

Le mystère plane. Les embaumeurs auraient-ils été les précurseurs du don d’organe ?