Le trafic des indulgences

Dans son dernier roman « Barbe bleue », Amélie Nothomb attribue à son héros la pratique du trafic des indulgences. Quel est-il?

Cette pratique de l’Église catholique romaine remonte au IIIe siècle et s’accroît au fil du temps. Les indulgences sont des remises totales ou partielles de peine dues aux péchés. Elles sont obtenues en contrepartie d’un acte de piété tel qu’un pèlerinage, une prière ou un don pour les œuvres de l’Église.

En 1516, le pape Léon X accorde des indulgences à tout catholique qui participera à la construction de la nouvelle basilique Saint-Pierre de Rome. Les Dominicains sont chargés d’une grande campagne en Allemagne qui va drainer des sommes colossales et qui reçoit le soutien de l’archevêque Albert de Brandebourg. En France, des campagnes d’affichage sont réalisées dans les églises. Les donateurs n’ont qu’à verser de l’argent pour que le collecteur leur fournisse un certificat signé comportant le type de péché remis.

En 1517, Martin Luther, moine augustin allemand s’élève contre ce trafic et affiche sur la porte de son église de Wittenberg 95 thèses contre les indulgences. Il y affirme avec force que « nous sommes sauvés non par des dons en argent ou des messes dites en notre nom, mais par la seule grâce de Dieu, dont personne ne connaît les choix. » Il fut excommunié en 1521 et déclencha les débuts de la Réforme protestante.

La « querelle des indulgences » est l’une des principales causes du schisme du XVIe siècle entre catholiques et protestants.

Le pape Léon X                                                                                         Martin Luther

 

 

Amélie Nothomb « Barbe bleue »

  Elle, Saturnine. Lui, don Elemirio.

Deux mondes que tout oppose. Tout est dit ou presque…

Une rencontre à huis clos haletante où les deux protagonistes se livrent à de succulentes joutes oratoires. Le tout arrosé de champagne exquis!

 

Amélie Nothomb signe son vingt et unième roman et ses vingt ans d’édition par la même occasion. Remettant au goût du jour le conte de Charles Perrault, la mystérieuse chambre noire se substitue au petit cabinet, et la doublure « jaune asymptotique » de la jupe à la vaisselle d’or et d’argent.

Trinquons à l’omniprésence d’ absurde, de principes amoraux et de narcissisme intellectuel ! Ainsi désarçonné, le lecteur se sent condamné à ne pas refermer ce livre une fois ouvert. Amélie en a déjà trop dit… C’est là tout le génie d’une écriture qui nous ensorcelle.

Citations choisies d’Épicure (341-270 avant J-C)

 

 

 

 

Être heureux, c’est savoir se contenter de peu.

 

 

 

Le dernier degré du bonheur est l’absence de tout mal.

 

 

 

 

Tous nos actes visent à écarter de nous la souffrance et la peur.

 

 

 

Mon cœur est saturé de plaisir quand j’ai du pain et de l’eau.

 

 

 

 

Il ne faut pas tant regarder ce que l’on mange que celui avec lequel on mange.

 

 

Amitié entre deux chiens

 

 

Parmi les choses dont la sagesse se munit en vue de la félicité de la vie tout entière, de beaucoup la plus importante est la possession de l’amitié.

 

 

 

 

Le plaisir n’est pas un mal en soi, mais certains plaisirs apportent plus de peine que de plaisir.

  

 

 

 

Il est plus doux de donner que de recevoir.

 

 

 

  Il n’est pas possible de vivre heureux sans être sage, honnête et juste,

ni sage, honnête et juste sans être heureux.

Qui est véritablement Épicure?

Épicure (341-270 avant notre ère) est un philosophe grec, né à Samos, élève de Xénocrate. En 306, il crée à Athènes l’école de philosophie « le Jardin », ouverte à tous. Il y enseigne les moyens de parvenir à la paix de l’âme (ou ataraxie). La sagesse d’Épicure est fondée non sur la jouissance ou le plaisir avec excès comme beaucoup le pensent à tort, mais sur les plaisirs naturels et nécessaires.

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Guy de Maupassant « Boule de suif »

 

Boule de suif, fille de joie, est désirée par un soldat prussien, au cours d’un voyage en diligence. Ayant le sens de l’honneur patriotique, celle-ci ne veut pas céder. Le Prussien décide de retenir les voyageurs. Un pique-nique improvisé s’organise: mets raffinés bourgeois et victuailles campagnardes sont mis en commun. Les classes sociales sont abolies. Contrainte moralement par ses compagnons de voyage à céder aux avances du Prussien, Boule de suif, bonne fille généreuse, se sacrifie. Devenue inutile, elle est de nouveau méprisée; le rang social reprend ses droits, et Boule de suif pleure de honte.

 

Guy de Maupassant n’avait aucune illusion sur ses semblables. La vie était pour lui sans valeur. Il rejoignait en cela, le pessimisme de Baudelaire.