Au hasard du dico : Palimpseste

Je lisais « Le guetteur » de Christophe Boltanski lorsque m’apparut le mot « palimpseste » :

« Il fallait faire vite. Le jour de la vente approchait. L’appartement devait redevenir ce qu’il était à l’origine. Une page blanche. Des pièces dénuées de fonction, réduites à quatre murs et une porte. Un lieu débarrassé des épreuves, du désœuvrement et des quelques moments de joie dont il avait été le témoin, de la fable qui accompagne chaque espace afin de permettre aux repreneurs de modifier sa disposition, de le refaçonner, surtout de le refictionner, de lui procurer une nouvelle identité. Un logement est un peu comme un agent secret qui change de nom au gré de ses missions. Ou un éternel palimpseste. »

Si l’adjectif éternel ne l’avait précédé, j’aurais pu aisément penser à un juron ou bien à un être mystérieux, témoin précieux et transformiste à la fois.

Considérant ce palimpseste à la loupe, le juron s’éloignait pour mettre en lumière la magie et le mystère qui s’étaient emparées de mes pensées à sa simple lecture.

Palimpseste…

Des airs célestes et funestes s’entremêlaient à son écoute.

Le mystère planait…

Non, il ne faisait pas la sieste…

Alors qui se cachait derrière ces onze lettres modestes ?

Du grec ancien παλίμψηστος, palímpsêstos, signifiant« gratté de nouveau », un palimpseste est un manuscrit couché sur un parchemin dont on a effacé la première écriture afin d’écrire un nouveau texte.

Une sorte d’ardoise magique…

La fascination m’envahit lorsque je découvris que ce procédé moyenâgeux, apparu entre le VIIe et le XIIe siècles et utilisé par de « pauvres » copistes en mal de parchemins, permettait, grâce à des techniques modernes de restauration de documents (chimie, ultraviolets et rayons X), de percer le mystère fou d’autres textes prématurément enfouis dans cet « effacement  » de mémoire. Nul besoin de coffre-fort, les mots sont invisibles et sous vos yeux en même temps !

Que de génie dans ce palimpseste éternel !

Nous n’avons rien inventé du recyclage, qu’on se le dise.

En « ressuscitant » la première écriture de certains palimpsestes, des fragments d’auteurs anciens ont ainsi vu le jour. Le plus célèbre d’entre eux fut le palimpseste d’Archimède restituant l’ouvrage de « La Méthode » datant du Xe siècle. Transformiste, oui, le palimpseste a cette vertu. C’est au XIIIe siècle que l’ouvrage d’Archimède devint un recueil de prières. De bien savantes prières !

Des fragments bibliques grecs datant du Ve siècle furent retrouvés sept siècles plus tard, cachés par des travaux du théologien Éphrem le Syrien. Il s’agit du Codex Ephraemi Rescriptus, un simple palimpseste dévoilant deux textes distincts.

Or le palimpseste n’a pas fini de nous étonner par sa majesté. Double palimpseste ou hyper-palimpseste se partagent les records de réécriture sur un même parchemin. Le Codex de Novgorod recèle des centaines de textes, oui vous lisez bien centaines, datant du XIe siècle. Ce livre, le plus ancien de la Russie kiévienne, est  formé de trois tablettes en bois et contient quatre pages remplies de cire sur lesquelles se superposent divers écrits tels que des psaumes, l’Apocalypse de saint Jean, des alphabets, des fragments théologiques… Encore aujourd’hui, ce palimpseste russe inépuisable suscite toujours et encore des recherches scientifiques minutieuses.

Une question me taraude l’esprit : mais comment effaçait-on ces textes encrés ?

Ces vieux manuscrits étaient désencrés ou effacés grâce à de la pierre ponce, cette roche volcanique très poreuse et de faible densité.

Au sens second, ce qui est classique pour un palimpseste, ce mot désigne le mécanisme psychologique permettant de substituer de nouveaux sentiments, idées ou faits aux précédents antérieurement mémorisés et désormais disparus.

La mémoire ne serait-elle qu’un palimpseste voué à l’oubli ?

Je vous laisse ainsi en proie au doute, et retourne dans ma lecture pour « guetter » de nouveaux mots, au hasard des pages noircies d’encre.

J’oubliais,

le Petit Prince de Saint-Exupéry avait décidément bien raison :

« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »

Ce n’est pas un palimpseste qui osera le contredire.

Merci Petit Prince.

Belle victoire du Stade de Reims contre Monaco

L’ŒIL DU SUPPORTER

Samedi 3 novembre 2018

12e journée de Ligue 1 Conforama 2018-2019

Stade de Reims (9e à 14 points) – AS Monaco (19e à 7 points)

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Ce samedi, les Rémois se sont imposés face à Monaco (1-0) ! Opposés au club de la Principauté, les Stadistes ont su prendre l’avantage en première période et ont fait preuve de rigueur et de solidarité pour tenir le score. Comme à l’accoutumée, notre fidèle supportrice et écrivain Marie-Agnès était présente et vous fait le récit de la dernière rencontre des Rouge et Blanc, comme elle l’a vécue depuis les tribunes de Delaune…

Une belle affiche

Reims – Monaco, l’affiche est belle. Oui mais… Ce n’est plus le Monaco Champion de 2017 d’où surgit magiquement l’extra-terrestre Mbappé. Tout de même, c’est le nouveau Monaco de Thierry Henry, le meilleur buteur français fort de ses 411 buts, une bagatelle ! Mais Reims ne s’en laissera pas compter, et voudra poursuivre sur sa relancée victorieuse à Rennes. Plus de 16 000 spectateurs sont venus en force pour encourager chaleureusement leur équipe. « Nous sommes les Rémois ! » Le tifo géant des Ultras Rémois brille en tribune Jonquet. Quant aux fans monégasques, leur banderole en dit long : « Bougez-vous ! » 

Du beau jeu collectif

Monaco a la maîtrise du cuir et obtient le premier corner, sans frayeur aucune. Mais les Stadistes dévoilent une belle agressivité et de l’envie chevillée au corps en pressant haut dans le camp adverse. Delaune s’unit à ce bel enthousiasme : « C’est tout le stade qui va s’enflammer, allez allez ». Notre capitaine Marvin Martin combine tantôt à gauche avec Cafaro en verve, tantôt sur le flanc droit avec Oudin. Le bloc défensif rémois est parfaitement en place, et même les attaquants sont solidaires. Petit clin d’œil à nos stars parisiennes… Romao et Oudin ajustent de belles frappes, hélas trop enlevées. Les supporters poussent leur équipe : « Qui ne saute pas n’est pas rémois, olé ». Oudin adresse du rond central une magnifique passe en profondeur pour son coéquipier Cafaro qui enroule son tir en pleine lucarne, BUUT. Et il est beau, tout en finesse technique ! Delaune explose, puis s’impatiente de la décision de la VAR (Video assistant referees ou arbitres assistants video)avant d’exulter à la confirmation du huitième but de la saison. 1-0 pour Reims ! Belle récompense de la solidarité sur le terrain. L’ASM réagit par Sylla qui fait trembler le petit filet de Mendy. À la pause, Michel se réjouit du beau jeu et du pressing collectif : « C’est groupé, ensemble et efficace ». 

Delaune survolté

Le coach Henry insuffle du dynamisme par les entrées en jeu de leur meilleur buteur Falcao aux pointes jaune fluo et du milieu Pelé. La ligne offensive asémite bouge mieux, en effet. Sur une semelle de Romao, somme toute involontaire à première vue, l’arbitre voit rouge. Delaune grogne, révolté. Les Rouge et Blanc ne sont plus qu’à dix et la seconde période ne fait que commencer. L’inquiétude traverse les tribunes se doutant de l’opportunisme monégasque. Mais lorsque l’entrant Pelé écope de son second carton jaune en à peine 13 minutes, les supporters scandent : « Rouge, rouge, rouge ! » L’équilibre numérique est alors retrouvé. Les tirs monégasques sont imprécis. Le rythme est haché. Le jeu se durcit. La principauté confisque le ballon, mais Mendy, toujours aussi vigilant, est à la parade sur une action dangereuse de Falcao. Reims n’abdique pas et joue en contre, à l’image de Doumbia qui sert Dia en pointe. Delaune s’est levé, mais le portier monégasque gagne son duel, du bout du pied. Dommage ! Les cinq minutes du temps additionnel ne changeront rien. Reims a été plus fort et signe sa quatrième victoire de la saison. Une bande de potes, Xavier, Laurent, Paul et Valentin, sont unanimes : « Très beau match et belle ambiance. Ne rien lâcher. On sera toujours là ! » 

Marie-Agnès Girault-de Francqueville

Au hasard du dico : matassin

Ce matassin, plus fréquentable qu’un spadassin, n’a point le tracassin d’un crapoussin.

Me voilà sous le charme des mots qui tempêtent et virevoltent frénétiquement.

S’il semble cousiner avec le fantassin d’infanterie et le marcassin de la laie,

le matassin danse tel un bouffon sans mocassins.

Ce nom masculin prendrait sa source de l’italien mattaccino, le diminutif péjoratif de matto désignant un fou ou un toqué.

Une autre source de l’arabe moutawajjihin métamorphose le matassin en une personne masquée.

Mais l’espagnol a encore son mot à dire en clamant son étymologie des verbes matar et fingir signifiant tuer et feindre. Par contraction, le matafin devient ce matassin qui imitait l’ancienne danse grecque guerrière en feignant de se blesser et de tomber pour mort.

danseur bouffon

Ce matassin fantasque était autrefois, au Moyen Âge, un danseur bouffon dont le costume traditionnel s’accompagnait parfois de corselet,  de sonnettes et autres casque doré, épée et bouclier.

De danseur à médecin, il n’y a qu’un pas de danse pour le matassin considéré parfois comme un médecin bouffon.

Se livrant à des chorégraphies excentriques, les matassins exerçaient le métier, pas si facile, de bouffon de cour. S’échinant à divertir la cour du roi, le matassin touchait à tout, de la danse à la chanson tout en racontant de drôles d’histoires. Il bénéficiait alors du respect, voire de l’affection de son Seigneur.

Bouffon de cour

Dans sa comédie de Monsieur de Pourceaugnac écrite au XVIIe siècle, Molière invite des matassins et des musiciens à danser et jouer pour enivrer le gentilhomme :

« Allons, chantez, dansez, riez; et si vous voulez mieux faire, quand vous sentez approcher le délire, prenez du vin, et parfois un peu, un peu de tabac. Allons, gai, Monsieur de Pourceaugnac!»

Si un jour la mélancolie se penche sur vous, un petit conseil :

déguisez-vous en matassin, dansez et surtout, ne vous prenez pas au sérieux !

D’une expression à l’autre : Se réduire comme une peau de chagrin

Notre expression du jour n’a point de chagrin en larmes mais du chagrin en cuir.

« Se réduire comme une peau de chagrin » évoque toute chose qui diminue sans relâche et tend à disparaître.

« Nos espoirs de retrouvailles se réduisent comme une peau de chagrin au fil des minutes assassines. »

Et même si l’espoir déçu fait verser des larmes, notre peau de chagrin, elle, a le cuir dur.


Remontons au XVIe siècle pour déchiffrer l’étymologie de notre chagrin.

C’est au mot turc sagri que nous devons nous raccrocher. Il désigne la croupe d’un animal, pour autant dire son postérieur.

Par métonymie ou glissement de sens, la croupe s’étend à la peau bestiale, surtout celle de l’âne ou de la mule.

Ainsi naît la « peau de sagrin » qui se transforme à l’usage du parler populaire en « peau de chagrin ».

Douée d’élasticité et de solidité, cette peau, sorte de cuir, sert à la confection de tambours, de chaussures et de reliures de livres.

Tout d’abord mouillée, puis étirée, la peau de chagrin recouvrant un tambour rétrécit en séchant.

Par cette formule, la langue française s’inspire tout naturellement de ce phénomène physique.

 

 Notre billet littéraire pourrait s’achever là.

Or notre expression prend son envol par la plume de Balzac qui, en 1831, publie un conte philosophique et fantastique,

LA PEAU DE CHAGRIN.

Raphaël de Valentin, très pauvre orphelin, vit hanté par l’écriture de sa grande œuvre, la « Théorie de la Volonté ».

Découragé, il veut en finir avec son existence lorsqu’il rencontre un étrange antiquaire qui lui fait cadeau d’une peau de chagrin.

Balzac Peau de chagrin

– Retournez-vous, dit le marchand, en saisissant tout à coup la lampe

pour en diriger la lumière sur le mur qui faisait face au portrait,

 et regardez cette Peau de Chagrin, ajouta-t-il.

Des paroles mystérieuses sont incrustées dans la peau merveilleuse.

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Ce talisman offre à son porteur le pouvoir magique d’exaucer ses vœux.

Seulement, à chaque fois qu’un désir se réalise, la peau vient à rétrécir tout en rongeant la vie de son propriétaire jusqu’à sa mort inéluctable.

Le vieil homme dit gravement:

Le mot de sagesse ne vient-il pas de savoir?

Et qu’est-ce que la folie, sinon l’excès d’un vouloir ou d’un pouvoir?

Eh! bien, oui, je veux vivre avec excès, dit Raphaël en saisissant la Peau de chagrin.

Jeune homme, prenez garde, s’écria le vieillard avec une incroyable vivacité.


Balzac met en lumière l’ampleur du paradoxe entre la volonté et le destin,

entre une vie merveilleuse mais courte ou une vie modeste et longue.

Raphaël, lui, a fait son choix, celui de la passion.

Et sa vie s’amenuise comme sa peau de chagrin.


Marie-Agnès Girault-de Francqueville

Et si on lisait… Chanson douce de Leïla Slimani, prix Goncourt 2016.

Les prix Goncourt me font peur. Peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne rien comprendre, peur de ne pas savoir décrypter autant de références littéraires, peur de ne pas aimer aussi.

Mais cette Chanson douce, je l’avais choisie cet été, bien avant ce jeudi 3 novembre de la remise du prix. Une sympathie pour son auteur, un titre rassurant. Une rentrée littéraire prometteuse, c’est tout. Je l’avais feuilletée. Mais là, je m’y suis plongée et j’ai aimé, beaucoup. Un prix Goncourt simple à lire, accessible, ça existe. Et pourtant, cela commence mal, très mal. Je ne peux lire que le premier paragraphe. Ma sensibilité à fleur de peau, mue par mon histoire personnelle, ne peut se mesurer au talent de Leïla Slimani. Je triche, et passe au chapitre suivant où le tragique laisse place au récit, léger, facile, anodin presque. Oui, je ne relirai cette description du drame qu’après avoir partagé la dernière ligne : « Les enfants, venez. Vous allez prendre un bain. »  Et tout prendra sens.

Or du sens, il est ardu d’en trouver. La folie a-t-elle du sens ? Peut-on la défendre ? Dans un roman, tout est permis. Je m’attache à Louise, je la plains et l’envie, tout à la fois. Elle donne de soi, mais n’en reçoit jamais assez. Elle élabore une solution, sa solution : « Un nourrisson qui les tiendrait tout près les uns des autres, qui les lierait dans un même élan de tendresse. Qui effacerait les malentendus, les dissensions, qui redonnerait un sens aux habitudes. Ce bébé, elle le bercerait sur ses genoux pendant des heures, dans une petite chambre à peine éclairée par une veilleuse sur laquelle des bateaux et des îles tourneraient en rond… Les jours d’abattement succèdent à l’euphorie. Le monde paraît se rétrécir, se rétracter, peser sur son corps d’un poids écrasant. Paul et Myriam ferment sur elle des portes qu’elle voudrait défoncer. Elle n’a qu’une envie : faire monde avec eux, trouver sa place, s’y loger, creuser une niche, un terrier, un coin chaud. Elle se sent prête parfois à revendiquer sa portion de terre puis l’élan retombe, le chagrin la saisit et elle a honte même d’avoir cru à quelque chose. »

Lire jusqu’au délire, voilà où nous emmène l’auteur. Comme le dit si bien ma fille, Leïla Slimani a la « pression » pour son troisième roman !

Pâque et Pâques.

Il est des mots qui mettent la pagaille dans la langue française et nous donnent de sacrés maux de tête. Pâque, pâque, Pâques ou bien pâques ? Le suspens sera de courte durée : tous à la fois, avec ou sans majuscule, au singulier ou au pluriel, au féminin ou au masculin. Même en mettant tous vos œufs dans le même panier, vous n’aurez jamais un seul mot de Pâques. Vous êtes prêts ? Alors c’est parti pour fêter Pâques, non la Pâque je voulais dire, et nourrissons-nous de la pâque sans oublier de faire nos pâques

Tentons de faire simple là où tout semble embrouillé. Pâque, nom féminin singulier, désigne la fête juive qui commémore la sortie d’Égypte du peuple hébreu, sa libération et l’annonce de sa rédemption messianique, c’est-à-dire le salut apporté par Jésus-Christ à l’humanité pécheresse. En effet, à l’époque des pharaons, les Hébreux vivaient en esclavage en Égypte. Leur traversée de la mer Rouge à pied sec a permis de séparer le pays de la servitude et celui de la Terre promise. C’est donc le passage de l’esclavage à la liberté. La Pâque juive célèbre la naissance d’Israël en tant que peuple et se veut la fête de la Liberté. 

Traversée mer Rouge

Traversée de la mer Rouge

À l’origine, Pâque est un mot hébreu pessa’h qui signifie passage. Il évoque le passage de Dieu au-dessus des maisons des Hébreux qu’il voulait épargner quand il fit mourir les premiers-nés d’Égypte. Il a été traduit en grec biblique par Paskha. De là serait issu le mot du latin ecclésiastique Pascha, qui désignait la Pâque juive et l’agneau pascal que les Juifs mangeaient pour célébrer la Pâque. Le latin populaire a transformé Pascha en pascua, nourriture, pâture du verbe pascere, paître, nourrir. La pâque avec un p minuscule, nom toujours au féminin singulier, désigne  cet agneau sacrifié qui au sens figuré représente Jésus sacrifié dans la religion juive. Manger la pâque, c’est manger l’agneau. Saviez-vous que traditionnellement une coupe de vin est posée sur la table et que la porte d’entrée est laissée ouverte ? Ce sont des signes pour accueillir le prophète Élie qui participe à la Pâque juive. Notons qu’avant le XVe siècle, Pâque s’écrivait Pasque, et qu’il a donc fallu la chute du S, dit amuïssement, au profit de l’accent circonflexe sur le A.

Vers le XVe siècle, la distinction sémantique (relatif au sens des mots) a été marquée par la graphie entre Pâque, la fête juive et Pâques, la fête chrétienne. Mais d’où viendrait ce mot Pâques avec un s, sachant pertinemment que les premiers chrétiens observaient la Pâque et non les Pâques ? Il semblerait que Pâques était  simplement une fête païenne célébrant le printemps et la première pleine lune après l’équinoxe de printemps (durée égale du jour et de la nuit). Le nom anglais de Pâques, Easter,  ou celui allemand, Ostern, confirmerait cette origine païenne. Ils désigneraient une divinité anglo-saxonne du printemps et de la fertilité, Eostre ou Ostara, en l’honneur de laquelle un festival se tenait chaque année avec ses offrandes, des œufs peints ou le lièvre (devenu lapin), symbole de fécondité et animal fétiche de la déesse.

EOSTRE OU OSTARA

EOSTRE ou OSTARA

Revenons à nos moutons, et détaillons de plus près ce mot Pâques. Notre cher dictionnaire nous apprend qu’en ancien français, Pasques était le plus souvent considéré féminin pluriel, parfois féminin singulier, mais que dorénavant il est masculin singulier et ce, malgré le S. Vive notre belle langue française si rationnelle… Pâques désigne à la fois la fête chrétienne catholique célébrant la Résurrection de Jésus-Christ tous les ans, mais aussi le jour de cette fête. Ex. : Cette année-là, Pâques était tardif, car il tombait le 24 avril. Tout serait limpide si la grammaire française n’était pas si diabolique et venait transformer notre genre masculin et notre nombre singulier en féminin pluriel lorsque notre beau mot de Pâques se fait accompagner d’une épithète. Ex. : Joyeuses Pâques ! À Pâques fleuries (le dimanche des Rameaux précédant Pâques). À Pâques closes (le dimanche qui suit Pâques, aussi appelé Quasimodo). Notre mot peut aussi s’écrire sans majuscule dans l’expression « faire ses pâques », c’est-à-dire recevoir la communion à Pâques dans la religion catholique. Le p minuscule se justifie car pâques désigne par métonymie le nom commun « communion ». 

Pâques

La Résurrection du Christ le jour de Pâques.

Savez-vous que la pâquerette se nomme ainsi pour sa floraison à Pâques ?

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Devinez-vous quel jour fut découverte l’île de Pâques en Polynésie ?

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L’île de Pâques isolée dans le sud-est de l’océan Pacifique.

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Les moaï, statues géantes de pierre volcaniques sur l’île de Pâques.

Le Néerlandais Jacob Roggeveen découvre cette île perdue le dimanche de Pâques 5 avril 1722.

Avant de fêter ce dimanche de Pâques 2015, ÉCRIRE ENSEMBLE vous offre un florilège d’expressions :

À Pâques ou à la Trinité
 
Noël au balcon, Pâques au tison
 
Tarde que tarde, en avril aura Pâques
 
Pâques désirées sont en un jour allées
 
Il ne faut pas mettre Pâques avant les Rameaux
 
Celui qui doit être pendu à Pâques trouve le carême bien court
 
 

JOYEUSES  PÂQUES

 

 

 

 

Vice versa ou vice-versa

 

La locution adverbiale latine vice versa  ou vice-versa s’écrit avec ou sans trait d’union.

Attention, ne pas écrire « vice et versa ».

Du latin vicis, position et versus, inversé, soit littéralement « la position étant inversée », vice versa signifie réciproquement, inversement.

Ex. Il aime les enfants et vice versa.

 

Les rames qui rament

 

Au départ de la gare, l’intention est excellente : la SNCF et le RFF (Réseau Ferré de France) désirent offrir plus d’espace à leurs voyageurs en commandant 341 nouvelles rames de TER, ces trains express régionaux qui desservent nos belles campagnes. Ces modèles fabriqués chez Alstom et Bombardier sont plus larges que ceux circulant actuellement. Si larges que, dans certaines gares, pas toutes ouf, ils ne peuvent pas passer, si si ! Alors, avec des petits rabots électriques tout de même ( je blague), 1300 quais devront être rabotés ! Trop drôle ! Vous imaginez le nombre d’embauches à Pôle emploi, c’est formidable sans rire : « engageons raboteurs expérimentés sur-le-champ. »

rabotage

Le hic évidemment est le surcoût lié au rabotage qui s’élève à 50 millions d’euros ! En rire… ou pas. Frédéric Cuvillier, le secrétaire d’État aux Transports, juge l’affaire « rocambolesque« , joli mot au passage, et réclame une enquête interne à la SNCF et à RFF. Là où l’histoire devient hilare, c’est lorsque Valérie Pécresse, députée des Yvelines, s’inquiète que les rames ne puissent pas passer dans…les tunnels. Et si elle avait raison…Raboter les tunnels, vous imaginez ? Même pas dans mes pires cauchemars !

 

Mon petit Guillaume (Pepy, directeur de la SNCF), merci d’alimenter si généreusement ma rubrique, qui je l’espère divertira mes lecteurs. Surtout, si tu as besoin d’un coup de rabot, n’hésite pas. Je te dois bien cela !

 

Les incollables en Europe

 

Pourquoi vote-t-on en Europe ?
 
Du 22 au 25 mai 2014, les 28 États de l’Union Européenne et leurs 505 millions d’habitants élisent au suffrage universel direct les 751 eurodéputés  qui, pendant cinq ans, voteront les lois de l’UE. 
 
Combien de sièges par pays ?
 
À titre d’exemple, 96 en Allemagne, 74 en France, 73 au Royaume-Uni, et 6 pour Chypre, le Luxembourg et Malte. Le principe de proportionnalité dégressive détermine la distribution des sièges : chaque pays a droit à 6 sièges, puis les sièges restants sont répartis de manière proportionnelle à la population. Ainsi, on a un eurodéputé français pour 900 000 habitants, tandis qu’un eurodéputé maltais en représente 70 000. 
 
Et la parité femme-homme ?
 
En 2009, 35% de femmes siégeaient au Parlement européen.
 
Qui vote, qui propose et qui approuve les lois ?
 
Le Parlement européen vote donc les lois. Son président actuel est l’Allemand Martin Schulz. 
La Commission européenne, présidée actuellement par  le Portugais José Manuel Barroso depuis 2004, propose et applique les lois européennes.
Le Conseil de l’UE, sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays membres, approuve les lois votées et donne l’impulsion à l’Union. L’actuel président du Conseil est le Belge Herman Van Rompuy.
 
Où se trouve le Parlement européen ?
 
Strasbourg est le siège officiel du Parlement. Chaque mois, les députés s’y réunissent pendant quatre jours pour débattre et voter les lois en séances plénières. Le Parlement de Bruxelles accueille les commissions et les séances supplémentaires. Son secrétariat général est installé à Luxembourg.
 
Quels sont les pays de l’Union européenne ?
 
CARTE UNION EUROPEENE 2014
L’Europe est née le 25 mars 1957 par le traité de Rome. Elle s’appelle alors CEE ou Communauté Économique Européenne. Ses membres fondateurs sont l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas.
 
L’Union Européenne (UE) naît le 7 février 1992 par le traité de Maastricht. Une monnaie unique, l’Euro est créée sous l’égide d’une Banque centrale européenne située à Francfort. 
En 2014, l’UE fixe des critères politiques et économiques pour l’adhésion, ainsi que des critères liés tant aux obligations résultant du statut d’État membre qu’à la capacité administrative à mettre en oeuvre et appliquer la législation et les politiques de l’UE à 28. Huit pays sont en cours de négociations, parmi lesquels cinq ont actuellement le statut de pays candidat: la Turquie, la Macédoine, le Monténégro, l’Islande et la Serbie. Trois autres pays sont des candidats potentiels: la Bosnie-Herzégovine, l’Albanie et le Kosovo. 
 
 
 Quel est le plus petit pays de l’UE ?
 
Malte compte 418 366 habitants pour 316 km2 de superficie. Ensuite viennent le Luxembourg avec 531 441 âmes pour 2 586 kmet Chypre qui compte 1.12 million d’habitants pour 9 251 km2.

 
 Quel est le plus grand pays de l’UE ?
 
L’Allemagne par sa population avec 82.7 millions d’habitants, suivie de la France avec 64.3 millions d’habitants, puis de l’Angleterre avec 63.1 millions d’âmes.
La France par sa superficie avec 552 000 km2, suivie de l’Espagne avec 506 000 km2, puis la Suède avec 450 000 km2. L’Allemagne a une superficie de   357 000 km2.
 
Quelle est la langue officielle de l’UE ?
 
Il y a 25 langues officielles dans l’Union européenne ! La Banque centrale européenne fonctionne uniquement en anglais. Au sein de la Commission, trois langues de travail sont privilégiées : l’anglais, le français et l’allemand.
 
 Que représentent les 12 étoiles sur le drapeau européen ?
 
 Sûrement pas les 12 premiers pays, car rappelons-le, ils n’étaient que 6 en 1957. Le drapeau européen décoré d’un cercle de 12 étoiles d’or sur fond bleu azur représente la solidarité et l’union entre les peuples d’Europe. Depuis des milliers d’années,  le nombre 12 a une grande valeur symbolique : il incarne la perfection et la plénitude. Il correspond aux 12 heures du jour et de la nuit, mais aussi aux 12 mois de l’année. Cela signifie que l’Europe évolue. Historiquement, 12 tire ses origines des 12 divinités olympiennes ( Zeus, Héra, Poséidon, Arès, Hermès, Héphaïstos, Athéna, Apollon, Aphrodite, Dionysos, Artémis et Hadès), des 12 constellations  du zodiaque, des 12 travaux d’Hercule, de la loi romaine des 12 tables, etc. Enfin, ce nombre 12 aurait eu pour inspiration la religion chrétienne : les 12 tribus d’Israël, les 12 apôtres et les 12 étoiles entourant la couronne de la Vierge Marie. Le dessinateur du drapeau, Arsène Heitz, peintre strasbourgeois, évoque lui-même cette référence à Marie. Pour coïncider, l’adoption du drapeau eut lieu un 8 décembre, jour de la fête de l’Immaculée Conception. Il faut avouer que la ressemblance est frappante.
 
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Quelle est la devise de l’Europe?
 
En latin « In varietate concordia », elle se traduit en français par  » Unie dans la diversité «  . Le terme latin « concordia » signifie : concorde, bonne intelligence, bonne entente entre des personnes, harmonie.
Cette devise a été adoptée en 2000, parmi toutes les propositions soumises par 2500 écoles de l’Union. Elle caractérise la manière dont les Européens se sont rassemblés, en créant l’Union européenne, pour œuvrer en faveur de la paix et de la prospérité, s’enrichissant ainsi des différentes cultures, traditions et langues du continent. 
 
Connaissez-vous l’hymne européen?
 
Il s’agit de l’Ode à  la joie, dernier mouvement de la Neuvième symphonie de Ludwig van Beethoven, écrite en 1823.
 
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 Enfin, saviez-vous que l’Europe avait sa fête?
 
La « Journée de l’Europe » est célébrée le 9 mai, en souvenir de la déclaration du 9 mai 1950 de Robert Schuman, alors ministre français des affaires étrangères. Il propose la création d’une Communauté européenne du charbon et de l’acier, appelée CECA, entre la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg.Ce fut le véritable point de départ de la construction européenne.
 

Cruel scénario ! Défaite de Reims face à Brest 1-2

SDR-SB29 (1-2) : l’oeil du supporter

28 octobre 2024

SupportersSDRSB29
Soir de match à Delaune, le Stade de Reims affronte le Stade Brestois, plus en verve en Ligue des Champions, brillant 5e, qu’en Ligue 1 McDonald’s, modeste 12e.

Cruel scénario !

Un seul but pour nos Stadistes champenois : oublier le faux pas bourguignon pour lorgner de nouveau sur le Top 5. C’est tout le Stade qui va s’enflammer !
Brest obtient le premier corner pour la tête de Coulibaly qui heurte le bras, hélas décollé, d’Okumu. Penalty instantané. Faivre envoie un contre-pied implacable, BUT, 0-1 pour les Bretons. Douche froide à Delaune. Les Rémois peinent à construire, et les visiteurs pressent le porteur du cuir. Sur un coup franc d’Ito dévié, Faivre ajuste un contre-éclair pour Baldé qui file au but et gagne son duel face à Diouf, BUUT, 0-2. Cauchemar anesthésiant pour les 17 172 supporters, réalisme clinique pour les Ty-Zefs. La révolte champenoise tarde à gronder, le jeu se durcit, et les hommes d’Éric Roy jouent déjà la montre… Ito à la baguette d’un nouveau corner vise la tête d’Okumu, et qui marque… Non…Ouii, BUT accordé, 1-2. Fofana, pas loin d’égaliser, exhorte tout Delaune à monter le volume.

Rémois, Rémois ! L’envie est là, manque la justesse du dernier geste. Ito frappe juste au-dessus de la cage d’un Bizot agaçant, sifflé et averti pour gain de temps. C’est au tour d’Okumu d’ajuster une forte tête, non cadrée, puis d’Agbadou d’armer une puissante frappe, droit au but, malencontreusement déviée. Les Rouge et Blanc ont beau siéger dans la surface de réparation brestoise, l’égalisation s’envole avec les points. Geoffroy, déçu, encourage infatigablement « son équipe qui n’a pas démérité en multipliant les efforts et les occasions ». Cruel scénario dont les deux premières scènes furent assassines, et qui ne connaît pas d’happy end. Allez les Rouges !

Marie-Agnès Girault, en tribune Jonquet

Une victoire haletante ! Reims-Montpellier 4-2

Supporters

SDR-MHSC (4-2) : l’œil du supporter

8 octobre 2024

L'oeil du supporter
Vivez la rencontre face au MHSC dans l’œil d’une supportrice avec Marie-Agnès :

      Qui ne saute pas n’est pas Rémois, allez ! Dès l’entame, c’est le MHSC qui presse et maîtrise le cuir. Quand, sur le flanc droit, Diakité déborde vigoureusement, puis centre sur la tête décroisée de son capitaine Munetsi, et BUT ! C’était millimétré, 1-0. Delaune explose, nous sommes les Rémois et nous allons gagner ! La bande à Savanier insiste, vainement. C’est alors que Nakamura nous offre un festival crocheté, avant d’armer une frappe tendue qui vient se loger dans le petit filet gauche, BUUT MA-GNI-FI-QUE ! Le break est fait, 2-0. Sous le regard de notre « éternelle légende » statufiée, Just Fontaine, c’est tout un peuple de supporters qui exulte de plaisir. La Jonquet avec nous ! Nordin ajuste, trop tranquillement, un tir du gauche implacable… BUT, 2-1. La Paillade reprend des couleurs. Mon voisin reproche « un jeu rémois trop facile ».

     Les Rouge et Blanc veulent enfoncer le clou, à l’image de leur infatigable milieu récupérateur, Atangana. Décidément très inspiré, Nakamura adresse un centre en cloche pour une pichenette de la tête de Diakité, BUUUT ! 3-1. Reims s’échappe de nouveau. Nous chanterons pour toi, Stade de Reims, allez, allez ! Sur un corner adverse, le maître à jouer héraultais, Téji Savanier, accroche la transversale, ouf pour Diouf… Du sang neuf inonde la pelouse. Temps additionnel : 5mn. Sur une perte de balle champenoise, la fameuse patte gauche de Nordin vient crucifier notre gardien, BUT, 3-2. Irrespirable ! Les hommes de Der Zakarian demeurent pugnaces, ne lâchant rien. Mais un pénalty rémois est sifflé sur une main bien décollée d’un défenseur montpelliérain. Teuma s’élance, en contre-pied, et c’est le coup de poignard final, BUUUUT ! 4-2. Libération à Delaune. 4 buts pour une 4e victoire haletante, et une 4e place confortée. C’est une montée en puissance, quatre à quatre, sans passer par quatre chemins. Merci les Rouges !

Marie-Agnès Girault, en tribune Jonquet

Tout près de l’exploit ! Reims-PSG 1-1

SDR-PSG (1-1) : l’œil du supporter

23 Septembre 2024

Supporters SDR
Présente en tribunes lors du choc face au PSG, Marie-Agnès nous livre le récit de la rencontre, dans ses yeux :

Tout près de l’exploit !

     Aux armes ! Soirée de gala à Delaune. 7e de Ligue 1, le Stade de Reims va pleinement afficher sa force face au leader parisien, en demi-teinte contre les Catalans de Gérone en Ligue des champions. Paris maîtrise logiquement le cuir, lorsque Diakité, replié au milieu de terrain, lance Ito sur son flanc droit qui ajuste son centre pour Nakamura, léger contrôle avant de fusiller du droit Safonov. BUUUT ! Quel réalisme rémois ! 1-0. Nous sommes les Rémois, et nous allons gagner ! Survolté, Delaune se régale des tacles merveilleux d’un Agbadou royal, d’un Atangana hyperactif, et que dire des sauvetages spectaculaires de Diouf sur les frappes cadrées de Lee, puis de Doué. Notre jeune supporter Léo salue une « solide résistance défensive où traîne toujours un pied… » et déplore « l’impuissance du PSG dans la surface de réparation ».

     La Jonquet avec nous ! Les Rouge et Blanc, portés par les 20 220 supporters bouillonnants, courbent l’échine devant les assauts étouffants des hommes de Luis Enrique. Sur un coup franc stadiste, apprécié telle une bouffée d’air frais, Agbadou balance un boulet de canon flirtant dangereusement avec la lucarne droite. Delaune s’était levé… Allez les Rouges ! À peine rentré dans les débats, Dembélé, pourtant bien marqué par Akieme, se faufile au second poteau… BUT égalisateur. 1-1. Les Champenois ne lâchent rien, ne rompent point, guidés par une volonté collective inébranlable. Jusqu’à l’épuisement, et dans une chevauchée fantastique, Sangui, servi par Salama et coursé par toute une brigade parisienne, ajuste un tir puissant qui frôle la barre transversale. L’exploit s’envole de justesse. Les espoirs, eux, trépignent d’impatience. Merci et allez les Rouges !

Marie-Agnès Girault, en Tribune Jonquet

 

Festival des Bobines et des Sons 2024 à Trigny

Lancez les Bobines, lâchez les Sons !

     En ce week-end de Pentecôte des 18 et 19 mai 2024, l’authentique village de Trigny, au cœur du vignoble champenois, rayonnait du souffle divin. La voûte céleste se jouait joliment des pluies diluviennes annoncées, le soleil perçant les âmes des 2 200 festivaliers éblouis par cette seconde édition du Festival des Bobines et des Sons.

     Lancez les Bobines ! Sous chapiteau, préau ou à la mairie, les festivaliers sont repartis conquis par la magie animatique des courts et longs métrages sélectionnés par une jeune équipe talentueuse de réalisatrices. Concoctées pour tous les âges de la vie, les images animées se métamorphosaient en autant d’histoires drôles, pédagogiques et poignantes. Les visages larmoyants et admiratifs captés à la dérobée de La Traversée, ce conte bouleversant réalisé par Florence Miailhe, laissaient les mots au repos. Les magnifiques peintures sur verre évoquaient l’odyssée émouvante de Kyona et Adriel, son petit frère. Un chef-d’œuvre ! En guise de bouquet final, Florence nous faisait l’honneur de sa présence dans un échange éclairant. Nos cinéphiles suivaient ensuite l’aventure poétique empreinte de tendresse d’Ernest et Célestine en Charabie. Imaginez un seul instant une vie sans musique…

Projection du film « La Traversée » avec Florence Miailhe

          Entre deux Bobines et des Sons festifs, des spectacles de rue fascinaient les yeux des passants, faisant la part belle à l’art du cirque, au conte de marionnettes et à la polyphonie vocale nichée dans une armoire. L’art se cache partout…

     Lâchez les Sons ! Le quatuor à cordes Akilone ouvrait le bal du grand chapiteau des concerts, soit 16 cordes et 40 doigts à la conquête de l’unisson dans un répertoire éclectique. Les Types à Pied mettaient le feu grâce à leur charisme fou, mélangeant quelques pas de hip-hop, rock et remix, avant de s’éclipser, à pied, au son de la musique des Balkans jouée par Zaraf Guili. La soirée battait alors son plein, et l’envie de taper des pieds, des mains, de danser et chanter devenait irrésistible. L’enchantement du dimanche matin se dessinait à main levée par le concert À vol d’oiseaux, interprété par l’épatant Duo Béla, piano-soprano, accompagné de charmantes marionnettes plumées. Le quatuor vocal 319 frôlait l’univers galactique, nous embarquant vers la Voie lactée dans un style pop rock. L’accordéon de la veille revenait pour un voyage onirique et festif délicieusement chanté par le Zalinka Quartet. Le Festival trignassien se clôturait aux rythmes jazz et pop de Swing Shady, entraînant petits et grands, villageois et touristes planétaires, bénévoles et festivaliers, artistes et partenaires, dans une farandole universelle. C’est comme ça et pas autrement, dirait-on en Charabie !

 Ça swingue au FESTIVAL DES BOBINES ET DES SONS à Trigny !                                                                                                                                                                                                                                      Marie-Agnès Girault