Pastourelle

D’humeur bucolique,
pastoureau et pastourelle
chantent leur ritournelle
à leurs brebis égarées.
Aux alentours des pâtures,
trisse l’hirondelle rousseline,
roucoule la tourterelle des bois,
siffle de son long bec pointu la sturnelle des prés;
la sitelle torchepot, elle, picore une noisette
que l’étourneau sansonnet avait niché au creux de son arbre.
 

Le décor pastoral ainsi planté, nous apprivoiserons mieux ce mot, tel un mouton que l’on ramène au troupeau. Un joli mot que cette pastourelle entourée de beaux oiseaux au même suffixe -elle. Mais qui est-elle, que cache-t-elle notre belle pastourelle ? Elle tire son origine du latin pastor, pasteur, berger, celui qui garde les troupeaux. Autant le pâtre a perdu son s de pastor mais trouvé le circonflexe, « l’hirondelle de l’écriture » selon Jules Renard, autant notre pastourelle, petite bergère dans un premier sens, est restée fidèle à ses origines latines en gardant le s. Le pastoureau, masculin de pastourelle, est un petit berger dont le nom s’est étendu historiquement à la « croisade des pastoureaux ». Il s’agissait de paysans bergers, partis en bandes, censés délivrer Saint Louis fait prisonnier en 1250 à la bataille de Mansourah en Égypte. Malheureusement, leurs actions dégénérèrent en brigandage et en tueries. 

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La pastourelle, tableau de W. Bouguereau (1889)

Une pastourelle cache dans un second sens un poème chanté au Moyen Âge racontant la tentative de séduction d’une bergère par un chevalier peu scrupuleux. Parfois, la bergère, menacée par l’insistance du chevalier, appelle au secours le paysan qu’elle aime et qui se charge de chasser l’impertinent. Un personnage jouant le rôle de conseiller d’amour est omniprésent, j’ai nommé le rossignol, véritable poète lyrique de talent ! Dans la poésie pastorale ou bucolique de l’époque, cette pastourelle semblait exprimer le désir charnel masculin. Voici un extrait de pastourelle écrite par le troubadour Marcabru au XIIe siècle : 

 « …- Fille, dis-je, jolie chose,
Je viens de quitter mon chemin
Pour vous tenir compagnie.
Une si jolie paysanne
Ne doit pas garder ainsi
Un si grand troupeau de brebis
Toute seule en pareil lieu.
 
 
– Monseigneur, qui que je sois,
Je connais bon sens et folie;
Quant à votre compagnie,
Monseigneur, dit la vilaine,
Qu’elle reste où elle doit.
Car tel croit saisir ceci
Qui n’en a que l’apparence… »
 
Rossignol
Rossignol du Japon

De la poésie à la danse, il n’y a que quelques pas…de danse. La pastourelle est enfin une figure d’une contredanse française, la quatrième du quadrille ordinaire. Cette danse du XVIIIe est exécutée par quatre couples de danseurs.

La pastourelle cache un synonyme de son deuxième sens de chanson poétique, ô combien moins parnassien, moins musical : le mot églogue, qui semble avoir avalé des lettres…Ce petit poème pastoral dialogué se retrouve chez Pierre de Ronsard dans son recueil « Les Bucoliques ».

La musicalité de notre pastourelle bien-aimée rime avec celle des balancelle, cascatelle (petite cascade), chanterelle (corde la plus aiguë), venelle (ruelle) ou bagatelle.

 

 

 

Caparaçonner

Voici un mot que je viens de découvrir et que j’ai confondu avec « carapaçonner » qui n’existe pas ! C’est donc un barbarisme, c’est-à-dire une faute de langage consistant à employer un mot, soit inexistant soit déformé. Attention donc ici à ne pas intervertir le p et le r : ca – pa -ra – çon – ner. En revanche, le verbe pronominal, se carapacer, existe et désigne l’action de s’enfuir, se carapater ou bien de se protéger, se mettre une carapace.

Pour pallier cette erreur, penchons-nous sur l’étymologie de caparaçonner. Il vient du nom commun caparaçon, caparazón en espagnol, et dont l’origine latine caparo signifie chaperon, chape ou capuchon. Un caparaçon est une couverture ou housse recouvrant les chevaux. Il peut être soit d’ornement pour les cérémonies, soit de protection pour les chevaux de guerre ou de tauromachie. 

Ainsi le mot caparaçonner signifie au premier sens, couvrir un cheval d’un caparaçon, et en second, se protéger avec des vêtements rembourrés. Harnacher, enharnacher, vêtir, barder sont ses synonymes.

Dans le livre Ivanhoé, paru en 1819, Walter Scott décrit un cheval caparaçonné : « …l’animal lui-même était caparaçonné d’une splendide armure de guerre qui, cependant, aux yeux d’un meilleur juge, n’ajoutait rien au prix de la noble bête. »

Eugène Sue dans les Mystères de Paris, paru en 1843, dépeint la fière allure d’un cheval caparaçonné : « Et lorsqu’il est sanglé, caparaçonné, bridé, empanaché, peut-on voir un plus triomphant, un plus glorieux, un plus fier, un plus bel…animal? » 

Jean Fouquet, premier peintre et enlumineur d’histoire du XVe, a peint dans ses miniatures des Grandes Chroniques de France, Charlemagne à la bataille. L’armée de Charlemagne est montée sur des chevaux caparaçonnés aux motifs de fleurs de lys. 

Plus proche de nous, Colette (1873-1954), femme de lettres, écrit : « Puis elle brancha le fer à repasser, caparaçonna la table de la cuisine et se mit à l’ouvrage. » Caparaçonner a ici le sens de protéger.

Enfin, à la forme pronominale, se caparaçonner revêt le sens vieilli de s’habiller d’une façon peu habituelle, se vêtir bizarrement, s’attifer, s’accoutrer, se charger d’ornements ridicules. Il peut aussi avoir le sens de se protéger moralement, s’endurcir. « Comment peut-on se caparaçonner de la sorte? C’est ridicule. » « Il s’est caparaçonné contre les critiques. » 

D’autres barbarismes fleurissent dans notre langue française. En voici un florilège : aréoport pour aéroport, lieu de trafic aérien; aéropage pour cette fois aréopage, qui tire son nom de la colline d’Arès à Athènes; périgrination pour pérégrination, du latin peregrinus, étranger ; dilemne (confusion avec indemne) pour dilemme, du grec di- double et –lêmma proposition; opprobe pour opprobre, du latin opprobrium, réprobation publique, déshonneur ; frustre (confusion avec rustre, grossier, synonyme de fruste, et la forme conjuguée au présent de frustrer) pour fruste, qui manque de finesse, rustre; je vous serais gré au lieu de je vous saurais gré ; on dit savoir gré et non être gré. 

 

 

 

Escagasser

J’aime ce mot escagasser, il me plaît et ne m’escagasse en aucune façon.

Il sent bon l’accent du sud, le chant des cigales, la nature libérée, l’argot provençal.

Il sonne en symbiose avec son sens qui se métamorphose selon l’atmosphère ambiante.

Emprunté au début du XXe, escagasser tire son origine du mot provençal escagassa, affaisser, écraser. Il désigne l’action d’assommer quelqu’un, ou plus familièrement de le réduire en bouillie, de l’écrabouiller, rien que cela ! Appliqué aux choses, le vocable escagasser signifie abîmer, démolir, détériorer, dégrader, endommager, esquinter ou casser. Et si l’on devient plus familier, il se transformera en bousiller, déglinguer, détraquer, amocher.

« Ah ! Bougre de bagasse, tu vas voir comment je vais t’escagasser !  »

Notons que le mot bagasse a dans ce juron provençal, Bougre de bagasse, le sens de prostituée.

« Si tu escagasses ma voiture, je m’en vais t’escagasser. »

Au sens figuré, escagasser veut dire importuner fortement, ennuyer, fatiguer, énerver, et plus familièrement barber, embêter, empoisonner, assommer, enquiquiner, emmerder. Avouez qu’escagasser revêt beaucoup d’élégance en comparaison…

« N’insiste pas …Tu m’escagasses à la fin ! »

 Mais là où escagasser me séduit, me charme, m’enjôle, m’envoûte, me fascine ou même m’ensorcelle, c’est lorsque son sens se métamorphose en exprimant tout le contraire, c’est-à-dire, épater, impressionner, éblouir, subjuguer. Tout réside dans la manière de dire, et les Méridionaux, ces gens du Sud, sont experts en la matière. Ils allient à merveille le ton au geste. Ainsi, le sens de leur parler en devient limpide. Dans Manon des sources de Marcel Pagnol paru en 1963, le Papet parle de mariage à son neveu Ugolin :

« – Je te demande qu’une chose. En choisissant la femme, pense aux enfants.

– Qu’est-ce que tu veux dire ?

– Ne te laisse pas escagasser par une jolie figure. Il nous faut des hanches larges, des jambes longues…et de beaux gros tétés. Choisis-la comme une jument poulinière.

– Mais si en plus elle a une jolie figure ?

-Si c’est en plus, ça me dérange pas…au contraire…ce sera la belle Soubeyran… et j’aurai plaisir à la regarder. »

 

Escagasser est un mot plein de ressources; il m’escagasse assurément. En effet, à la forme pronominale, « s’escagasser à faire quelque chose » signifie se donner du mal, s’évertuer, se démener, se décarcasser.

« Je m’escagasse à lui donner le bon exemple. »

Je me suis escagassée avec délectation à vous peindre un joli tableau du mot escagasser. J’espère ne point vous avoir escagassé, et si j’ai pu, par bonheur, vous escagasser quelque peu, j’en serai honorée et non escagassée.

 
 
 
 
 

 

Krak, crack, krach, craque, crac et Crac’h !

Six homonymes en un mot quel que soit le crac choisi, c’est bien là un score de crack !

« Du haut de son krak, le crack des traders assiste, impuissant, en fumant du crack, au krach boursier. Ce n’était pas des craques, l’économie va mal, et un jour, crac, tout craquera même à Crac’h. »

Ne cherchez dans aucun dictionnaire, ces phrases inventées naissent sur « Écrire Ensemble » de ma modeste plume. 

Telle une bonne instit’, reprenons du début :

« Du haut de son krak, … » : le mot krak, nom masculin, nous vient de l’arabe karak, forteresse, et désigne une construction fortifiée construite aux XIIe-XIIIe siècles par les croisés (participants des croisades), en Palestine et en Syrie. Le krak des Chevaliers ou « krak de l’Hospital » est un des plus connus. Situé dans l’ouest de la Syrie, il fut géré par les chevaliers de l’Hôpital ou Hospitaliers de 1142 à 1271.

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Krak des Chevaliers en Syrie

Le krak des Moabites ou « karak à Moab » est un autre grand château construit en 1142 par le croisé Payen Le bouteiller et situé dans la ville de Kerak ou Al-Karak en Jordanie. Cette forteresse protégeait la Terre Sainte depuis les hauteurs surplombant la mer Morte.

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Krak des Moabites en Jordanie

« … le crack des traders assiste, impuissant… » : le mot crack, nom masculin, peut recouvrir quatre sens, soit quatre homographes (de même écriture). Du mot anglais « élite », un crack est un cheval de course performant au palmarès prestigieux.

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Canvas Plus, un crack de cheval

Familièrement, on parle d’un crack ou d’un as pour une personne qui se distingue par ses compétences dans un domaine précis. « …en fumant du crack, … » : en argot, le crack est une drogue très toxique, dérivé fumable de la cocaïne obtenu par cristallisation. Son nom provient du craquement sonore qu’il produit en chauffant. Enfin, un crack peut désigner un programme informatique conçu pour modifier le comportement d’un autre logiciel.

« …au krach boursier. » : le mot krach vient d’un mot allemand krachen, craquer signifiant au sens propre « craquement » et par extension, effondrement des cours des valeurs ou des marchandises, à la Bourse. Un deuxième sens en économie est la débâcle financière d’une entreprise. Le terme de krach boursier est apparu lors de la chute des bourses de Vienne et de Berlin en 1873. Il s’est répandu en France en 1882 à propos du krach de l’Union Générale, banque catholique française créée à Lyon en 1875. Stricto sensu (au sens littéral), l’expression de krach boursier est un pléonasme; cependant, les krachs obligataire et immobilier touchent d’autres marchés.

krach boursier

Krach boursier

« Ce n’était pas des craques, … » : familièrement, une craque est un mensonge excessif, une vantardise ou une histoire imaginaire. Ex. : Elle raconte des craques pour se faire remarquer.

« …l’économie va mal, et un jour, crac, … » : l’interjection crac est une onomatopée qui exprime le bruit d’une chose dure qui se casse, ou la soudaineté d’un évènement. Ex. : Crac ! la connexion s’est arrêtée. Populairement, on dit « faire crac-crac » pour « faire l’amour » en allusion au bruit supposé des lattes du lit. L’onomatopée « cric-crac » évoque des bruits de cassure ou bien une serrure qui se ferme. Le mot CRAC est utilisé en majuscules pour représenter des sigles. Quatre sigles CRAC sont répertoriés : Comité Radicalement AntiCorrida ; Centre Régional d’Art Contemporain ; Convention de Règlement Assurance Construction ; Camionnette de Réserve d’Air Comprimé. 

CRAC BOUM

« …tout craquera même à CRAC’H. » : le bourg de Crac’h se situe dans la presqu’île formée par la rivière de Crac’h et celle d’Auray en Bretagne. Son nom serait une variante de « Kreac’h », mot breton signifiant butte, colline. Les Crachois et Crachoises sont les heureux habitants de cette commune bretonne.

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La rivière de Crac’h

Dans notre belle langue française, les mots krak, crack, krach, craque, crac et Crac’h sont accompagnés par bien d’autres homonymes. Citons-en quelques-uns :

ras, rat et raz ;

mal, mâle et malle ;

mer, mère et maire ;

foi, foie, fois et Foix ;

chaos, cahot et K.-O. ;

héros, héro et héraut ;

sot, saut, sceau et seau ;

compte, comte et conte ;

vin, vain, vingt et vainc(s) ;

verre, vers, ver, vert et vair ;

soi, soie, soit, sois et soient ;

sang, cent, sans, sent et s’en ;

sain, saint, sein, seing et ceint;

mes, mais, mets, m’est et met ;

air, aire, ère, erre(s/nt) et hère ;

cerf, serf, serre, serrent, sers(t) ;

cour, court, cours, courre et courent ;

enfin, avec sept homonymes, les mots eau, au, haut, ho!, oh!, ô et os font office de cracks !

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Oh ! Que c’est haut ces vagues sur l’eau !

 

 

Épitaphe

J’ai délibérément choisi l’angle humoristique pour parler de mon mot du jour.

La mort est un fardeau lourd à porter pour ceux qui restent, je le sais. Je le respecte. Néanmoins, un petit clin d’oeil sur de drôles d’épitaphes nous rappelle que nous y passerons tous et que personne n’est parfait !

« Je me portais comme un charme, et puis paf, épitaphe ! »

charme

épitaphe lumière

épitaphe d’anonyme

 

Au XVIIsiècle, le mot « épitaphe » était indifféremment des deux genres, masculin et féminin.

Et maintenant me direz-vous ?

Aujourd’hui, épitaphe est uniquement féminin.

Épitaphe, nom féminin, du grec epi, sur, et taphos, tombeau, est une inscription gravée sur un tombeau.

 

épitaphe enfin seul!

 

épitaphe coeur rose

 

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Épitaphe mexicaine

Ne confondons pas épitaphe avec les mots épigramme (féminin, poème satirique), épigraphe (féminin, inscription sur un édifice ou en tête d’un livre) et épithalame (masculin, poème lyrique composé pour un mariage). 

« Faire l’épitaphe de quelqu’un » est le fait de dire après sa mort le bien ou le mal qu’on en pense.

« Menteur comme une épitaphe » se dit d’un homme exagéré dans ses éloges.

« Il fera l’épitaphe du genre humain » se dit d’un homme robuste qui paraît devoir vivre longtemps.

Les épitaphes les plus communes commencent par : « Ci-gît » signifiant « ici repose » suivi du nom du défunt. 

J’aime beaucoup celle de Martin Luther King : « Enfin libre. Enfin libre, merci Dieu tout-puissant, je suis enfin libre. »

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Tombe de Martin Luther King et de sa femme Coretta

L’épitaphe de Richelieu (1585-1642) mérite le détour :

« Ci-gît un fameux cardinal
          Qui fit plus de mal que de bien
    Le bien qu’il fit, il le fit mal
       Le mal qu’il fit, il le fit bien. »
 

Celle d’Alphonse Allais évoque bien l’irrévocabilité de la mort : « Ci-gît Allais-sans retour. »

Grâce aux épitaphes, des anonymes deviennent célèbres ! En voici un florilège délicieux :

« J’ai peur, mais quand faut y aller, faut y aller. »

« Cherche partenaire de tombe pour tournoi d’osselets. »

« Odieux j’étais, À Dieu je suis. »

« Je vous l’avais bien dit que j’étais malade. »

épitaphe de malade

« Maudit soit le destin, qui à nous t’a ravi,
        Si ton cœur s’est éteint, dans le nôtre tu vis. »
 
« Si toutefois un jour ma mémoire oubliait, mon cœur se souviendrait. »
 

L’épitaphe peut revêtir d’autres formes d’expression. 

Dans la collégiale St Paul de Liège, devenue cathédrale, trône un tableau épitaphe retrouvé au XIXè sur la pierre tombale du chanoine Pierre de Molendino, mort en 1459. Ce tableau de La Vierge au papillon présente le chanoine à genoux aux pieds de la Vierge qui offre un papillon, symbole de la Résurrection, à l’Enfant Jésus. Elle est entourée de Marie-Madeleine, saint Pierre et saint Paul. 

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La vierge au papillon, tableau épitaphe du chanoine Pierre de Molendino.

Le compositeur français Charles Koechlin (1867-1950), passionné de cinéma, créa en 1937 l’épitaphe de Jean Harlow, romance pour flûte, saxophone alto et piano. Actrice américaine, sex-symbol des années 1930, Jean Harlow (1911-1937) débuta dans des films de Laurel et Hardy, mais eut son premier rôle important dans Les Anges de l’enfer réalisé par Howard Hughes. D’autres suivirent…mais son destin funeste l’emporta d’une infection rénale, hélas à 26 ans, en pleine gloire.

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Jean Harlow

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Épitaphe de Jean Harlow composée par Charles Koechlin.